Redemption Falls - Joseph O'Connor

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bretoon
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Redemption Falls - Joseph O'Connor

Message par bretoon »

Redemption Falls,de Joseph O'Connor

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Sources tirées de:http://www.rue89.com/2007/09/10/oconnor ... litteraire

C’est un des évènements de cette rentrée littéraire: O’Connor, romancier irlandais majeur, réinvente… le western! En cette rentrée 2007, les auteurs irlandais voyagent. Colum McCann du côté des Gitans, de la Pologne, de la Shoah et des furies du XXe siècle à l’Est (nous en reparlerons ici); Joseph O’Connor du côté de la Guerre de Sécession américaine.

O’Connor est, pour la petite histoire, le frère aîné de la chanteuse au crâne rasée. Avec Nuala O'Faolain, Colum Mc Cann, Roddy Doyle et Colm Toibin, mais aussi le polardeux Ken Bruen, il est la preuve vivante que l’Irlande est restée digne de James Joyce et de Flann O’Brien. En France, c’est avec "Desperados" qu’il s’est imposé.

Retour du western

Joseph O’Connor est un type qui a du souffle. Que ce soit en Irlande, au Nicaragua, au XIXe siècle ou au XXe (lieux et place de ses histoires), ses romans sont marqués par des destinées romantiques et tourmentées, menés par un art de la narration époustouflant, portés des dialogues à la fois vachards et bourrés d’empathie, et ficelés par des trouvailles romanesques lumineuses.

Ainsi, en cette année 2007, O’Connor réinvente le western littéraire. Tout simplement. L’écrivain irlandais, en plaçant son roman en 1867 dans les Nouveaux Territoires, juste après la Guerre de Sécession, traite entre autres de l’arrivée en Amérique des Irlandais. "Redemption Falls" est aussi une épopée hyperpuissante à travers grands espaces hostiles, trahisons, rédemption, victimes de guerre. O’Connor donne un nouveau souffle au genre du western en ceci qu’il donne à un immigré un rôle solide, et romantique, dans la guerre civile. Ce qui n’est pas courant dans un genre généralement peu progressiste. Quelques décennies après les westerns antiracistes (les premiers du genre) d’Elmore Leonard, "Redemption Falls" fait un bien fou.

Un roman porté par de réelles présences

On entre dans le roman en découvrant Eliza Mooney, en pleine marche à travers l’Amérique à la recherche de son jeune frère, pris dans le tourbillon de la guerre. Eliza est un personnage d’une grande beauté, téméraire et forte. On ne la verra que peu. Car, et c’est là une des beautés de ce roman, la quête de la jeune femme ouvre sur une galerie de personnages dont, évidemment, les destins sont parfois liés. Ce sont tous ces personnages qui porteront le livre.

"Redemption Falls" est une partition car c’est une ronde de destins dans l’Amérique naissante. En le lisant, on pense forcément à "Birth of a nation". O’Connor offre une farandole de vies cassées, de bandits de mauvaise route, de gens de lois, de migrants, de poètes et de voyageurs. Dans les grands espaces inexplorés ici souvent hostiles. "Redemption Falls" cherchera alors à insuffler des brides de poésie et de romantisme –tragique ou burlesque- entre les différentes strates à l’œuvre dans ce western post-guerre civile.

O’Connor est aussi un filou: lorsqu’on s’aperçoit que chaque chapitre, à la manière de "Don Quichotte", débute par une court résumé de ce qui s’y déroulera, on augure d’une lecture linéaire et facile. Au contraire: O’Connor retourne la tête de son lecteur à mesure qu’il intensifie les informations. Ainsi, "Redemption Falls" mélange les dialectes et les narrations. Dans une tradition tout à la fois picaresque et purement irlandaise (de Laurence Stern à Joyce et Ken Bruen), ces 600 pages sont bourrées d'affiches, de vers, de lettres, de griffonnages, d’extraits de cahiers et de journaux, de bribes de ballades et de textes de chanson. C’est ainsi que le roman parvient à incarner ses propres personnages tout autant que l’âme, paradoxale, de l’Amérique d’alors.

Roman de rédemptions individuelles, c’est à une rédemption globale et à un profond questionnement sur l’identité nationale (sujet brûlant en Amérique comme en France) que parvient l’Irlandais. La Guerre de sécession, fondatrice de l’Amérique d’aujourd’hui?

Passions

Si "Redemption Falls" parvient à ce niveau de noirceur, de conjugaison des langages, d’espoir et de, précisément, rédemption, c’est aussi parce que la guerre et la passion en sont le contexte. Aussi, il est un personnage, le principal en terme de place dans le roman, qui incarne cette dimension passionnelle: le général James O’Keefe. Terroriste en Irlande, parti vivre en Australie après une condamnation à mort dans son pays, il a fuit vers les Etats-Unis et combattu du côté nordiste (au contraire de nombreux Irlandais qui choisirent les rangs confédérés).

Il est à présent gouverneur d’un Etat plus ou moins fictif (sans doute le Montana). Sa ville : Redemption Falls. Marié à une riche héritière, il est devenu aigri, mégalo, odieux avec sa femme. Jamais complètement remis de la guerre, il flirte avec la folie et se noie dans l‘alcool. Mais O'Keeffe, à l’instar d’autres hommes dans le roman, parvient à libérer sa part d’humanité et de tendresse. Par exemple quand il croise un jeune garçon errant, qu’il va aimer comme son fils. Ici, entre victimes innocentes de la guerre et travailleurs ou voyageurs, les destins se croisent. O’Keefe est un somptueux personnage de roman de guerre et d’espace. Eliza est une somptueuse femme de roman de rédemption.

Le boom irlandais

La puissance à l’œuvre dans ce titanesque roman témoigne de la grande forme de son auteur. O’Connor vit à Dublin, où il est né. L’Irlande vit depuis quelques années en plein boom –économique, urbain, social. Sa littérature actuelle est des plus vivifiantes, et témoigne de cette mutation. O’Connor aussi
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Jicarilla
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Message par Jicarilla »

:lol: :lol: Il parait en édition Française dans quelques jours, j'attends avec impatience.(Selon un vendeur de la Fnac)
Et celui de JOHN FORD qui devait paraître depuis le mois de Juin :evil: :evil:
:applaudis_6: :applaudis_6: :applaudis_6:
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Tecumseh
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Message par Tecumseh »

Je l'ai vu en librairie hier midi, et je n'ai pas eu le temps de le consulter donc ce post vient à point pour me confirmer que c'est un achat qui va se faire rapidement.

J'ai découvert Joseph o'connor, il y a quelques années avec "Desperados" ( attention, le titre ne correspond pas à une histoire d'outlaws dans l'Ouest ) et j'avais beaucoup aimé le roman et le style de l'auteur. :P
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Message par Jicarilla »

:lol: Reçu ce jour l'édition française un gros paves de 570 pages , avec des illustrations à l'intérieur et une très belle écriture :applaudis_6: :applaudis_6:

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