La Loi du Nord / La Piste du Nord - 1939 - Jacques Feyder

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pak
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La Loi du Nord / La Piste du Nord - 1939 - Jacques Feyder

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La Loi du Nord / La Piste du Nord - 1939

France


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1h 50min - Produit par Filmos - Distribué par Les Films Osso / DisCina


Sortie France : 08/03/1942


Réalisation : Jacques Feyder

Scénario : Jacques Feyder, Alexandre Arnoux, d'après le roman La Loi du Nord ou Telle qu'elle était en son vivant de Maurice Constantin-Weyer (Librairie des Champs-Élysées, Paris, 1936)

Production : Adolphe Osso

Photo : Jean Charpentier, Paul Fabian, Roger Hubert

Montage : Roger Mercanton

Musique : Louis Beydts

Décors : Jean d'Eaubonne


Avec :

Michèle Morgan (Jacqueline Bert)
Pierre Richard-Willm (Robert Shaw)
Charles Vanel (Le caporal Dalrymple)
Arlette Marchal (Madame Shaw)
Jacques Terrane (Louis Dumontier)
Max Michel (L'avocat)
Youcca Troubetzkov (Ellis Lowton)
Jean Brochard (Urghard)
Fabien Loris (Daugh)
Marcelle Praince (La présidente)
Henri Guisol (Le docteur Milo)
Jean Bradin (Patterson)
Jean Wall (L'avocat général)
Robert Moor (Parker)
Robert Seller (Le médecin-chef)
Lucien Coëdel (Le portier au bal de charité)
Victor Vina (Le président du tribunal)
Marcel Duhamel (Un journaliste)
Marthe Alycia (Une dame au procès)
Édouard Francomme, Georges Marceau (Des trappeurs)
Jeanne de Carol, Marguerite de Morlaye, Yvonne Yma, Manuel Gary, Jean Worms (Des invités au bal de charité)
Georges Malkine
Robert Ancelin


L'histoire : Un soir, dans un cabaret new-yorkais, Robert Shaw, le roi de l'acier, abat l'amant de sa femme. Lors du procès, il plaide la démence et se retrouve interné. Sa secrétaire, Jacqueline Bert, une française, lui rend souvent visite et lui dit de se tenir prêt. Son évasion accomplie, Bob gagne le Canada avec Jacqueline. Celle-ci rencontre bientôt un aventurier français, Louis Dumontier, qu'elle présente à Bob. Ensemble, ils prennent la piste du Grand Nord...


Le film faisait partie de la sélection française pour la création du festival du film de Cannes en 1939, qui doit se dérouler du 1er au 20 septembre. Mais le 1er, l'armée allemande pénètre en Pologne, et le Festival est annulé. Le film y aura juste le temps d'avoir une projection corporative.

Il sort finalement à Paris le 08/03/1942 dans une version tronquée sous le titre La Piste du Nord, la censure n'admettant pas qu'un fonctionnaire néglige son devoir pour une femme. En 1945, le film récupère son premier titre et son montage original.

Le film fut le résultat d’une longue et coûteuse production : d’abord prévu dans le massif du Vercors, à Corrençon-en-Vercors et Villard-de-Lans, les conditions se montrèrent trop clémentes après plusieurs scènes tournée, et le tournage dut être déplacé en Laponie, à Kiruna. Là-bas, l’équipe dut véritablement affronter les rigueurs du froid.

C'est l'unique rôle au cinéma de Jacques Terrane, petit-fils de Georges Feydeau, dans le rôle de Dumontier. Il s’engage dès juin 1940 dans les Forces françaises libres et trouve la mort lors d’une opération de la Brigade française d’Orient, près de Damas en Syrie, le 20/06/1941. Il avait 25 ans... Il était marié à la starlette américaine Drue Leyton, qui a participé au tournage d'une dizaine de films hollywoodiens sortis entre 1934 et 1939, dont trois Charlie Chan et le western inédit en France Valley of wanted men sorti en 1935. Installée en France en 1937 pour suivre son futur mari, elle a produit et interviewé pour des programmes de Radio Mondial, une station de radio à ondes courtes gérée par le ministère français de l'Information. À partir de 1938, elle participe à une émission radio où elle fustige le régime nazi, ce qui lui vaut une promesse d'exécution de la part de Berlin (dans cinq de ses programmes en langue française, la radio de Berlin annonça qu’après la conquête de la France, elle serait exécutée). En septembre 1942, elle est arrêtée par les nazis, mais uniquement parce qu'elle est Américaine, sa véritable identité étant inconnue des autorités. Elle réussit à s'échapper de son camp de prisonniers avec l'aide de médecins français en feignant le cancer. De retour en France, elle entre dans la résistance, aidant 42 aviateurs alliés abattus à s'échapper, et en cachant d'autres chez elle jusqu'à la fin de la guerre. Après la guerre, elle retourne à l'anonymat, ayant abandonné sa carrière d'actrice de cinéma.

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Quand on joue dans un western, on peut embrasser le cheval mais pas l'actrice.

Gary Cooper


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pak
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Cinéma, et Histoire...


Ce n'est pas tous les jours que l'on a l'occasion de lire un ensemble de critiques de la presse contemporaine de la sortie d'un film du début des années 1940 en France.

Voici donc un florilège d'articles sur La Loi du Nord sorti alors sous le titre La Piste du Nord, issu de textes découpés dans la presse française d'alors, collaborationniste, forcément, mais pas toujours. Ces coupures de presse ont été collées dans un cahier préservé à la Bibliothèque Nationale de France.

(il faut cliquer deux fois sur la plupart des textes pour avoir un confort de lecture plus aisé)

Je suis partout, 07/03/1942, de François Vinneuil

Je suis partout était un hebdomadaire français dont le premier numéro sort le 29/11/1930, souhaitant couvrir l'actualité internationale et celles des lettres. Il n'est initialement ni d'extrême droite, ni antisémite, ni même politiquement uniforme. Mais la rédaction devient majoritairement de droite dès 1932, et se rapproche progressivement à partir de 1936 du nazisme. À partir de 1938, Je suis partout rivalise d'antisémitisme avec les publications des nazis publiées en Allemagne. Le dernier numéro parait le 16/08/1944. Au sortir de la guerre, les anciens rédacteurs et membres du journal sont poursuivis par les tribunaux lors de l'Épuration, le plus connu étant Robert Brasillach, condamné à mort et fusillé en 1945.

François Vinneuil est un pseudonyme de l'écrivain, journaliste et critique Lucien Rebatet, condamné à mort en 1946, mais la peine est commuée en réclusion à perpétuité par le président Vincent Auriol. Gracié, il sort de prison en 1952.

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Le Petit Parisien, 07/03/1942, de François Vinneuil

Le Petit Parisien était un journal quotidien français publié du 15/10/1876 au 17/08/1944. Il fut l'un des principaux journaux sous la Troisième République. Il est d'abord plutôt dans la tendance radicale de l'époque, c'est-à-dire d'extrême gauche et anticlérical. Avec l'affaire Dreyfus, les journaux antisémites se déchainent alors que Le Petit Parisien informe de l'affaire sans vraiment prendre parti. Puis le journal émet de sérieux doutes sur le bien-fondé des accusations. Pourtant, avec les années 1930, il glisse politiquement vers la droite avec un anticommunisme de plus en plus virulent. Pendant l'occupation, il continue de paraître, mais devient un journal de propagande nazie. En août 1944, le journal, qui avait été transformé pendant l'Occupation par le gouvernement militaire allemand en organe de propagande est alors supprimé et le Parisien libéré le remplace dans les kiosques.

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Comœdia, 14/03/1942, d'Audiberti

Comœdia était un journal culturel de presse écrite français qui est paru du 01/10/1907 au 06/08/1914 et du 01/10/1919 au 01/01/1937 comme quotidien, puis du 21/06/1941 au 05/08/1944 de façon hebdomadaire. C'est Henri Desgrange, l'inventeur du Tour de France, qui finance le lancement du journal. Il fut longtemps le seul à mettre en avant les arts et les lettres tous les jours et en une. Sa ligne directrice est la scène et les arts plastiques. René Clair fut dès 1919 directeur du supplément cinéma de Théâtre et Comœdia illustré. Durant l’Occupation, Comœdia devient un hebdomadaire, puis bimensuel, à partir de janvier 1944. Les plumes sont parfois prestigieuses : Jean Giono, Jean Cocteau, Colette, Paul Valéry, Paul Claudel, Jean-Louis Barrault, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir... À la Libération, le journal fait l'objet d'une enquête, pourtant, malgré l'absence de sanctions, le journal ne reparaîtra après le chaos de l'épuration.

Jacques Audiberti était un écrivain, poète et dramaturge français. Il est auteur d'une œuvre théâtrale importante, mais aussi de romans, d'essais, de poèmes et de critiques cinématographiques. De 1941 à 1943, il travaille au journal Comœdia pour lequel il rédige de nombreuses critiques cinématographiques qui donnent une vision du cinéma sous l'occupation. L’Académie française lui décerne le prix Jean-Reynaud en 1944. Il passe la fin de la guerre à Antibes et ne sera pas inquiété à la libération.

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Paris-Midi, 14/03/1942, de Didier Daix



Paris-Midi était un quotidien de presse généraliste fondé le 07/02/1911. Marqué à droite, on y lit des appels explicites au meurtre contre Jean Jaurès avant la première guerre mondiale. Après la Guerre, Midi-Paris est un journal de courses et de bourse. Mais jusqu'en 1924, son tirage ne cesse de diminuer avant d'être racheté par un industriel. Après la crise financière, la rédaction est rajeunie et les bénéfices augmentent. En parallèle est créé Paris-Soir, dont le succès éclipse le Paris-Midi, considéré à la fin des années 1930 comme une annexe de Paris-Soir. À partir de 1940 et jusqu'en 1944, le journal prend un tournant résolument collaborationniste. Grâce à ses rubriques sur les spectacles et les courses hippiques, le journal tire à 35 000 exemplaires en 1943, mais il sert aussi de relais à la propagande nazie. Cela lui sera fatal à la libération.

Didier Daix était le pseudonyme de Didier Wachthausen, critique dramatique et cinématographique, auteur dramatique et de chansons. Il a écrit de nombreux articles dans Pour Vous avant-guerre, Ciné-Mondial pendant l'Occupation (du 08/08/1941 au 12/05/1944) et dans L'Écran Français (en 1948).

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Paris-Soir, 16/03/1942, d'André Le Bret



Paris-Soir était un quotidien dont le premier numéro sort le 04/10/1923, fondé par un militant anarchiste, ce dernier, faute de moyens, perdant vite le contrôle, tandis que le journal devient une feuille de droite qui fit campagne pour l'Union nationale aux élections de 1928. Racheté par le même industriel qui contrôle Paris-Midi, le journal parait à 17h, et profite de la réduction de la journée de travail permettant aux employés et aux ouvriers de le lire en arrivant chez eux ou dans les transports. Le quotidien devient alors un des titres phares de la presse française. Pendant l'occupation se profile une situation étrange : la direction du journal a fuit en zone libre et continue d'éditer le journal, tandis que les locaux parisiens sont réquisitionnés par les allemands qui impriment leur propre version. Le 11/11/1942, la rédaction apprend que les Allemands entrent en zone libre, et annonce le sabordage de Paris-Soir. Pierre Laval ministre de Vichy, furieux devant cette insoumission à la censure, exige alors la publication du journal, ou la déportation des 300 employés. Le journal reparaît alors, avec pour objectif de se faire interdire le plus rapidement possible. La direction entre en résistance, protège tous ses salariés contre le STO, en les envoyant dans le maquis, en Espagne, ou en Suisse. En juillet 1944, toute la direction est présente à Paris, mais le 17/08/1944, la parution cesse. Les locaux de Paris-Soir sont réquisitionnés par la résistance. Un cas unique de double spoliation dans le monde de la presse. Le titre ne reparaitra plus, et devient France-Soir.

André Le Bret était un homme de lettres, critique et journaliste.

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La Gerbe, 19/03/1942, d'Hélène Garcin



La Gerbe était un journal hebdomadaire collaborationniste français, publié du 11/07/1940 au 17 /08/194, créé par l'écrivain Alphonse de Châteaubriant. Le premier rédacteur en chef jusqu'en mai 1941 fut Marc Augier, plus connu sous son pseudonyme d'écrivain Saint-Loup. Le titre renvoie à la vision vichyste de la France, pays agricole par vocation, qui s'intégre à l'Europe nouvelle que met en place Hitler, et est violemment anticommuniste, antirépublicain et antisémite. Dans sa partie culturelle, on pouvait lire les signatures de Paul Morand, Marcel Aymé, Abel Bonnard, Sacha Guitry, Jean Giono, André Castelot...

Hélène Garcin était une journaliste française qui a aussi travaillé pour le quotidien français Aujourd’hui fondé en septembre 1940 et disparu en août 1944.

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Les Nouveaux Temps, 20/03/1942, de Nino Frank



Les Nouveaux Temps était un quotidien du soir de la presse collaborationniste française, créé par le journaliste Jean Luchaire, père de l'actrice Corinne Luchaire, qui connaitront tous deux une fin prématurée et dramatique. Le titre fait référence au quotidien Le Temps créé le 25/04/1861, journal conservateur suivi par un lectorat issu de la bourgeoisie aisée. Le journal paraît jusqu'à la mi-août 1944. Considéré comme le plus collaborationniste des quotidiens français, mais aussi l'un des moins lus, faute de moyens malgré des fonds allemands. Le journal paraît jusqu'à la mi-août 1944. Traduit en justice pour collaboration avec l'ennemi, Jean Luchaire est est exécuté le 22/02/1946.

Nino Frank est le pseudonyme de Jacques-Henri Frank, écrivain, journaliste et homme de radio né de parents suisses. Il est assez surprenant de le lire dans l'un des pires journaux collaborationnistes, alors qu'il s’est installé à Paris en 1923 pour fuir le fascisme. Il est l'auteur d'essais sur le cinéma et la littérature. C'est du lui que viendrait l'expression film noir pour désigner le genre policier hollywoodien, en référence à la à la collection de romans Série Noire.

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L'Appel, 26/03/1942, de René Jolivet



L'Appel était une revue collaborationniste française dirigée par Pierre Costantini du Parti populaire français (PPF). Ce dernier fut le dirigeant de la Ligue Française, parti collaborationniste sous l'Occupation, et il participa à la fondation de la Légion des Volontaires Français contre le bolchevisme (LVF). Le premier numéro parait le 06/03/1941, et on y lit entre autres des textes antisémites rédigés par Louis-Ferdinand Céline. Parmi les plumes éditées se trouve aussi du jeune Michel Audiard.

René Jolivet était ingénieur, puis s'est tourné vers l'écriture, étant journaliste, écrivain, scénariste puis cinéaste. Il fut le fondateur du journal Brumaire, publication bonapartiste parue de 1931 à 1940. A aussi été éditorialiste au Radio journal de Paris (1940-1942), auteur de textes antisémites, anti-maçoniques et contre De Gaule. Il réalisé six films entre 1951 et 1970, complètement oubliés.

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Comœdia, 28/03/1942, de Roger Régent

Roger Régent était un journaliste critique de cinéma. Il fut un rédacteur de Pour Vous dès la création du magazine en 1928, de Comœdia pendant la guerre, puis L'Écran Français de 1945 à 1951 et la Revue des Deux Mondes à partir de 1957. Il a été membre du jury du Festival de Cannes en 1956. Dans les années 1960, il a animé sur Paris Inter l'émission Cinéma sur les ondes.
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La France Socialiste, 25/04/1942, de Pierre Pieuchot

La France Socialiste fut un journal quotidien collaborationniste d'abord appelé La France au Travail à partir du 10/11/1941 puis, à la suite d'un changement de rédaction et de ligne éditoriale, La France Socialiste, d'orientation antiparlementaire, anticapitaliste et antisémite. Le journal dénonce à ses débuts, assez violemment, les dysfonctionnements du régime de Vichy avant d'être recadré et remanié. La nouvelle réaction est ensuite composée essentiellement des hommes de gauche ralliés à la collaboration, socialistes tentés par le Rassemblement National Populaire de Marcel Déat. Le journal bénéficie du soutien de l'ambassade d'Allemagne à Paris qui assure que sa mission est de gagner les milieux ouvriers à la collaboration. Une sorte de socialisme nazi...

Pierre Pieuchot ?

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Re: La Loi du Nord / La Piste du Nord - 1939 - Jacques Feyder

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StudioCanal a sorti le film en Blu-ray (uniquement) début mai.

Fiche du film : ici.


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